Décembre est là, les villes s’illuminent de mille feux, la température baisse, les grosses doudounes sont de sortie, les sommets se couvrent de neige. Pas de doutes, Noël approche à grands pas. Cette fête traditionnelle n’en finit pas d’enchanter les petits comme les grands et constitue un moment unique de partage et de retrouvailles avec les êtres qui nous sont chers. A l’origine, Noël est une fête chrétienne célébrant la Nativité, autrement dit la naissance de Jésus-Christ, et est instaurée au IVème siècle en Europe, alors que le continent connait une christianisation progressive. Bien qu’elle ne soit plus toujours rattachée à son fondement religieux, elle subsiste dans la majeure partie des pays occidentaux en tant que fête traditionnelle.
A la question « que vous évoque Noël ? », vous répondrez très certainement le sapin, les décorations, les repas copieux, les cadeaux, la neige, l’hiver…tout autant de symboles qui, nous le verrons, ne sont pas tous issus de la religion chrétienne. Il s’agit donc d’une célébration regroupant des éléments et caractéristiques issus d’une pluralité de traditions. Alors partons ensemble à la découverte de ces traditions qui contribuent à la féerie et la magie que nous évoque cette période de l’année. Vous êtes prêts ? C’est parti !
Le Calendrier de l’Avent : ou comment faire patienter les petits (et les grands) avant le Jour-J
De tradition germanique, le Calendrier de l’Avent est vite devenu un incontournable de Noël. Quoi de mieux qu’une petite surprise par jour du 1er au 24 décembre pour savourer comme il se doit le moment tant attendu ? Au départ, le Calendrier de l’Avent consistait une distribution quotidienne d’images pieuses à destination des fidèles, autrement dit des images de dévotion imprimées en petit format et représentant des épisodes bibliques, des scènes et symboles religieux, des anges, des allégories… Progressivement, le Calendrier de l’Avent s’est laïcisé et a pris la forme que l’on connait aujourd’hui : des petites fenêtres à détacher. C’est précisément en 1958 qu’est commercialisé le premier calendrier de l’Avent avec des surprises en chocolat, et celui-ci, on le connait bien, n’est-ce pas ?
Les plus téméraires et imaginatifs se mettent même à le créer de toute pièce : guirlandes de chaussettes, de boites surprise, créations cartonnées…il y a de quoi s’en donner à cœur joie. Le concept a aussi été repris par de nombreuses marques, à la place des petits chocolats, c’est un de leurs produits que l’on découvre derrière chaque fenêtre détachable. On pense par exemple au Calendrier de l’Avent cosmétique (une petite crème, un rouge à lèvre, un vernis…) ou encore au Calendrier de l’Avent des bières artisanales (une bière par jour jusqu’au 25 décembre) ou des vins français. Excellent moyen de découvrir toute une gamme de produits !
Personnellement, et puisqu’on est gourmands, on a craqué pour le calendrier du Chocolat des Français : 24 surprises chocolatées certifiées Agriculture Biologique et toutes préparées par des artisans basés en France, à partir de produits de qualité. Parfait pour un mois de décembre 100% Made in France !
Le fameux Sapin :
pièce maîtresse d’une vraie déco de Noël
Avant d’être associé à la naissance de Jésus-Christ, le sapin est issu de traditions et cultes païens qui consistaient à fêter le solstice d’hiver. L’arbre constituait également un élément de diverses mythologies nordiques. Son association au renouveau de la vie existait donc avant que le christianisme ne lui attribue le symbole de Nativité. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on a choisit le sapin, ou l’épicéa, ce sont en effet deux conifères à feuilles persistantes qui symbolisent parfaitement la stabilité et la durabilité du renouveau durant la période post-solstice.
Ce n’est qu’au XVème siècle que les chrétiens l’ont reconnu à leur tour comme symbole et ce sont les protestants allemands qui ont été les premiers à le disposer au sein de leur domicile. A cette époque il était décoré principalement de sucreries telles que les gaufrettes, de roses en papier, de pommes et de guirlandes.
Aujourd’hui, la décoration du sapin est plus qu’un simple acte de décoration, c’est un rite, un moment de joie et de partage entre petits et grands. Des guirlandes de toutes sortes voient le jour, les traditionnelles pommes laissent place aux fameuses boules de Noël, la fausse neige, les figurines, les étoiles, tout autant d’éléments décoratifs qui contribuent à rendre chaque sapin unique. Une chose à noter tout de même : laisser de la place sous ce sapin pour qu’il puisse y accueillir une montagne de cadeaux !
La crèche de Noël : un peu moins
populaire mais tout aussi magique !
Nous venons d’évoquer la Nativité, la naissance de Jésus-Christ, eh bien la crèche de Noël n’est autre que sa mise en scène. Les crèches sont souvent représentées de la manière suivante : la sainte famille entoure un berceau ou un petit lit de paille dans lequel se trouve l’enfant Jésus tandis que d’autres personnages assistent à la scène tels que les rois mages ou des anges. Le tout prenant place à l’intérieur d’une étable, endroit où serait né l’enfant d’après l’évangile selon Saint-Luc. Autres éléments incontournables : l’âne qui aurait transporté Marie enceinte, le bœuf qui aurait réchauffé Jésus à sa naissance, des bergers et leurs agneaux qui auraient été les premiers informés de la naissance du Christ.
Les crèches ont largement évolué au cours de l’histoire, et chaque pays, ville ou région a sa propre manière de les confectionner. Prenons par exemple la crèche napolitaine, qui se développe au XIVème siècle. Cette représentation de la Nativité à Naples se veut très réaliste et est essentiellement composée de personnages représentés sous forme de statues de taille humaine. Le décor et les personnages en question sont très colorés et richement décorés, ce qui est typique de l’art baroque.
Et c’est ainsi que trois siècles plus tard, les crèches baroques à proprement parler prennent place au sein des demeures aristocratiques de l’époque. La représentation des personnages se précise et l’on note désormais une très grande expressivité des visages, toujours très réaliste comme le veut la tradition baroque. La richesse du décor est maintenue : ponts, églises, rivières, marchés…c’est tout un village qui y est représenté, avec une fabuleuse impression de profondeur, rendue possible par une maitrise de la perspective.
Progressivement, on commence à intégrer à ces crèches des éléments du quotidien, qui s’éloignent donc de la dimension religieuse des origines. Des personnages de la vie de tous les jours deviennent désormais protagonistes : paysans, nobles, joueurs de cor…jusqu’à arriver à l’intégration des différents métiers du quotidien, tels que nous les connaissons aujourd’hui. Vous avez certainement en tête les fameux santons de Provence qui reproduisent, avec des gestes parfois mécanisés, le pompier qui éteint le feu, la boulangère qui enfourne son pain, le cordonnier qui répare des semelles…C’est l’avènement des crèches provençales au XVIIIème siècle. L’idée est de s’inspirer de la vie locale en ajoutant à la scène ces « petits saints », autrement dit les santons, qui effectuent leur métier quotidien.
Bien entendu, la liste ne s’arrête pas là : crèche comtoise, crèche vivante, crèche théâtre…ce n’est pas la diversité qui manque. Si vous aussi vous souhaitez composer la vôtre, pensez aux santons provençaux fabriqués par des artisans français, gage de savoir-faire local et de qualité !
Noël sans déboutonner son pantalon ?
C’est pas Noël !
Après la décoration de la maison, l’installation du sapin et de la crèche, il serait temps de penser au menu du réveillon et du déjeuner de noël. Car en effet, s’il y a bien une tradition à laquelle on ne déroge pas, c’est celle des copieux repas de fête ! C’est l’occasion de déguster des mets savoureux, raffinés et élaborés, que l’on ne mange pas forcément le reste de l’année. En France, c’est la traditionnelle dinde aux marrons qui s’invite aux grandes tablées de Noël en guise de plat principal. Et puisque ce ne sont pas les quantités et la variété de produits qui manquent, on y retrouve également des huitres, du saumon fumé, des toasts de foie gras au pain d’épice et à la confiture de figue, parfois des escargots, des gratins en tout genre pour les accompagnements.
Pour finir en beauté, c’est la traditionnelle bûche de noël qui est servie : glacée, à la crème au beurre, avec une base génoise…les versions sont déclinables à l’infini.
Bien évidemment, chaque met sera assorti de son vin, rouge, blanc ou pétillant, qui saura en faire ressortir toutes les saveurs. Et quoi de mieux qu’un bon champagne pour célébrer le passage du 24 au 25 ? à minuit pile, les bouchons sautent !
La gastronomie française vit au rythme de ses régions, ainsi, à chaque coin de France ses recettes traditionnelles de Noël. La version générale des repas de fête présentée plus haut est bien-sûr adaptée, modifiée, revisitée selon les cultures régionales françaises. Par exemple, en Provence, la coutume des 13 desserts persiste. Symbolisant les 12 apôtres et Jésus au cours de la Cène, leur dernier repas tous ensemble, la tradition veut que l’on dispose 13 desserts différents sur une table recouverte de nappes blanches après le repas du réveillon. La liste est la suivante : noix et noisettes, amandes, figues sèches, raisins secs, dattes, pompe à huile (gâteau-fougasse à l’huile d’oranger), nougat blanc, nougat noir, nougat rouge, calissons d’Aix en Provence, clémentines, melon et un fruit exotique pour couronner le tout. Les 13 desserts resteront sur la table pendant 3 jours, de manière que tout le monde goute à chacun d’entre eux.
L’Alsace aussi a ses propres petits gâteaux de noël. Les « Bredele » sont de petits biscuits préparés à l’approche des fêtes de fin d’année. Il en existe tellement de variétés différentes qu’il serait impossible de tous les lister de manière exhaustive. On peut néanmoins mentionner les plus traditionnels, que l’on retrouve notamment en vente sur les marchés de Noël alsaciens : étoiles à la cannelle et au kirsch, Bredele à l’anis, Bredele aux écorces d’orange, Butterbredele (Bredele au beurre), Mini-linzers (petits sablés à la confiture), Leckerlis (petits cubes de pain d’épices)…
Ces biscuits alsaciens ne sont pas les seuls à figurer sur les stands des marchés de noël, on y trouve aussi le Berauwecka, un gâteau épicé et composé de fruits secs et fruits confis préalablement macérés dans de l’eau-de-vie alsacienne nommée « Schnaps », alcool de mirabelles ou parfois de cerises. Les Mannele font aussi le bonheur des gourmands, ce sont de petits pains au lait briochés en forme de bonhomme. Coté salé, les alsaciens se démarquent également puisque ce n’est pas l’incontournable dinde qui est servie le jour de noël mais une oie farcie aux pommes ou aux marrons.
En Savoie, le dessert traditionnel n’était pas la bûche de Noël, mais bien les Rissoles, ou les « R’zules » pour ceux qui parlent encore le patois : des petits chaussons de pâte feuilletée emblématiques des Savoie, fourrés à la compote de fruits, poire, coing, pomme, prune…il y en a pour tous les gouts ! Ces petits desserts gourmands se retrouvent encore aujourd’hui sur les tables de Noël.
Enfin, autre tradition présente dans le Nord du pays : la « coquille de Noël », une grosse brioche moelleuse au sucre, raisins ou pépites de chocolat qui se déguste tout au long du mois de décembre. Il s’agit d’un héritage flamand du XVIème siècle qui consistait à donner à la pâtisserie la forme de l’enfant Jésus emmailloté, ce qui lui vaudra aussi la dénomination de « pain de Jésus ». La coquille du Nord de la France est plus connue sous le nom de « cougnou » en Belgique.
Le moment tant attendu est enfin arrivé : l’ouverture des cadeaux !
Après ce copieux réveillon, ne serait-il pas temps d’ouvrir les cadeaux ? Selon la tradition, on ouvre les paquets soit dans la nuit du 24 au 25, soit le 25 au matin, après avoir soigneusement rédigé sa lettre au Père Noël et lui avoir laissé sur la table de la salle à manger des clémentines, papillotes et un petit verre de rhum en guise de remontant, car il en faut du courage pour passer par toutes les cheminées en une nuit seulement !
Et vous, qu’est-ce que vous aimeriez qu’il dépose sous votre sapin, ce Père Noël ?
Joyeuses fêtes de fin d’année à toutes et à tous !