Le peigne, une fabrication bien française

L’Histoire du Peigne en France et en Europe

Les Premiers Peignes et Leurs Matériaux

Les traces les plus anciennes de peignes remontent à la Préhistoire. Les premiers peignes étaient fabriqués à partir de matériaux naturels comme les os, les arêtes, les épines et plus tard le Buis. Ces objets rudimentaires servaient à démêler les cheveux, mais aussi à des usages rituels et symboliques.

L’un des plus anciens peignes retrouvés en France date de -2600 av. J.-C. et provient du site archéologique de Charavines, en Isère. Ce peigne en bois montre que dès le Néolithique, les hommes façonnaient des objets du quotidien avec soin et précision.

En parallèle, les Scandinaves ont produit dès l’âge de Bronze des peignes en os finement sculptés. Ils étaient souvent décorés de motifs complexes. Ces peignes étaient parfois associés à des rites funéraires, preuve de leur importance dans la culture de l’époque.

Les Sites Archéologiques et Les Premiers Ateliers

Un des sites archéologiques les plus importants concernant la fabrication des peignes est celui de Spiennes, en Belgique. Ce site, connu pour son extraction de silex, témoigne des pratiques artisanales des peuples préhistoriques. Leur ingéniosité dans l’utilisation des matériaux naturels a été maintes fois démontrée.

Au fil des siècles, la fabrication des peignes s’est diversifiée. Ainsi divers centres de production ont vu le jour en France, notamment à Ézy-sur-Eure (27), Ivry-la-Bataille (27) et Tinchebray (61). La corne était travaillée dès le 19e siècle.  C’est aussi en Ariège à la même époque que la production manufacturière de peigne en corne a débuté. Ces régions sont devenues des centres de production majeurs. Ils exploitaient la corne importée du monde entier (Amérique, Afrique, Australie, les meilleures venaient d’Argentine).

La Fabrication des Peignes en Corne en France

Depuis le 19eme siècle, le pays d’Olmes, situé à 90 km de Toulouse, s’est distingué dans cet artisanat. La région s’est transformée peu à peu en véritable capitale du peigne avec des exportations dans toute l’Europe. La fabrication de peignes d’abord en buis, la région en était riche, puis en  corne  bénéficiant au passage de l’électricité issue de la force hydro-motrice de l’Hers, a vu émerger une véritable industrie du peigne en corne au début du 20eme siècle. Un syndicat des ouvriers du peigne avait même été crée à la Bastide sur l’Hers en 1900.

Plusieurs familles ont écrit l’histoire dans ce domaine, notamment les familles Azema-Bigou, Da Fonseca, ou encore Gramont. Ces artisans utilisaient des techniques traditionnelles pour transformer la corne brute en peignes raffinés. Jean Mathivet (la Silicorne vallée à Bélesta, 09) et Thomas Liorac (Saint-Martin le pin, 24) perpétuent encore de nos jours les gestes hérités des manufacturiers d’autrefois.

L’Intérêt d’Utiliser un Peigne en Corne

Les peignes en corne restent appréciés pour leurs qualités naturelles. Contrairement aux peignes en plastique, ils ne créent pas d’électricité statique et respectent la fibre capillaire. Ils sont également plus durables et procurent un massage bénéfique pour le cuir chevelu. De plus, leur fabrication artisanale en fait un produit de luxe recherché par les connaisseurs.

 

Les Étapes de Fabrication du Peigne en Corne

  1. Réception et tri des cornes : Les cornes, provenant du monde entier, sont soigneusement sélectionnées selon leur qualité et leur texture.
  2. Découpe et chauffage : Elles sont coupées de façon hélicoïdales puis chauffées à la vapeur ou dans des presses pour être aplaties.
  3. Mise en forme : Chaque pièce est découpée selon un gabarit précis, adapté au modèle de peigne recherché.
  4. Denture : Un outillage spécifique (la stadeuse) est utilisé pour sculpter les dents du peigne, en respectant un espacement régulier.
  5. Polissage et finition : Le peigne est ensuite poli à la main avec des abrasifs naturels pour obtenir un toucher lisse et agréable.
  6. Contrôle qualité : Chaque pièce est inspectée avant d’être mise en vente afin d’assurer un produit sans défaut.

L’Arrivée du Peigne en Matières Synthétiques

Avec l’avènement des matières plastiques, de nouvelles alternatives aux peignes en corne ont vu le jour. Au début du 20e siècle, des matériaux comme le celluloïd, le Rhodoïd et la Galalithe ont été utilisés pour fabriquer des peignes en quantité, pour répondre à la demande croissante.

La ville d’Oyonnax, dans l’Ain, est devenue le centre névralgique de cette production, bénéficiant d’un édifice d’exception la grande vapeur, dédiée au façonnage de la celluloïd. Plusieurs fabricants français se sont distingués dans ce domaine, comme la maison Hérisson ou Auguste Bonaz, contribuant ainsi au développement de l’industrie du peigne en matière synthétique. De nos jours la société Bavoux, fabricant français d’accessoires de coiffure, présidée par Barbara Lenoir s’engage pour une qualité irréprochable et pour un service client haut de gamme. Cette société est solidement implantée au cœur de la plastic vallée à Bellignat (01). A Oyonnax la société Navarro fabricant français d’accessoires pour cheveux et ornements de coiffure depuis plus de 50 ans est également distribuée dans le monde entier, Cocorico ! Il ne pouvait en être autrement dans ce département hyper dynamique et aux mille richesses.

Conclusion

L’histoire du peigne en France est intimement liée aux évolutions techniques et aux savoir-faire artisanaux. Des premiers peignes en os aux modèles en corne, puis aux peignes en matières synthétiques, cet objet du quotidien reflète l’évolution des sociétés et des industries à travers les âges. Malgré l’industrialisation, des artisans passionnés continuent à perpétuer cette tradition, assurant la transmission d’un savoir-faire unique et précieux.