Guider le consommateur: le rôle des labels de qualité


Labels de qualité : de quoi parle-t-on ?

L’expression « label de qualité » fait référence à une indication que l’on retrouve sur un produit de type alimentaire et/ou agricole. Cette indication permet d’identifier ce produit en question et de le distinguer de tous les autres. Un label de qualité constitue donc avant tout un élément de différenciation. Alors pourquoi vouloir se distinguer de la concurrence ? Pourquoi vouloir faire figurer ces fameux petits logos ou petites étiquettes sur son produit ? Tout simplement pour en souligner la qualité, pour indiquer aux consommateurs que le bien est particulier et qu’il possède quelque chose en plus, un ou plusieurs aspects qui le font sortir du lot. Un label est un gage de qualité sans précédents et peut très fortement orienter le choix des consommateurs. On comprend donc l’intérêt pour une entreprise de faire labelliser ses produits.
Néanmoins, juridiquement, les labels de qualité sont très encadrés. Par exemple, pour décrocher le label « Agriculture Biologique », il faut respecter un cahier des charges très rigoureux au cours de la fabrication du produit, sans quoi ce dernier ne peut être certifié. Il en va de même pour tous les labels de qualité, qui répondent à la même règlementation juridique. Ainsi, pour garantir une certaine crédibilité aux différents labels de qualité, ce sont des organismes tiers, privés ou publics, qui s’occupent de la certification. Une société ne peut donc pas décider seule de l’attribution de sa labellisation, la présence d’une organisation indépendante étant absolument obligatoire. Plus précisément, la loi française stipule que chaque label de qualité doit détenir quatre éléments, qui représentent quatre conditions sine qua non à son caractère officiel : une homologation, un certificat de conformité, un cahier des charges et pour finir un organisme certificateur accrédité.
Le label de qualité reflète ainsi un engagement de la part de l’entreprise fabricante ou distributrice. Cette dernière s’engage dans une pratique généralement plus responsable et plus respectueuse. Par exemple, il peut s’agir de réduire l’empreinte écologique du produit, de réduire la consommation d’énergie nécessaire à sa fabrication, de renoncer à l’utilisation de produits chimiques ou génétiquement modifiés pour respecter la santé des consommateurs, de garantir la provenance des matières premières, de garantir une rémunération juste et équitable à ceux ayant contribué à sa fabrication…les pratiques sont nombreuses et il serait impossible d’en dresser une liste exhaustive.
De manière générale, on note que les engagements sont souvent liés à la garantie de la provenance, aux pratiques agricoles plus responsables et durables et au respect des écosystèmes et de la biodiversité en vue de soutenir le développement durable et de développer des démarches RSE. L’ensemble de ces pratiques s’inscrivent dans la vision et les valeurs du Made in France que nous essayons de promouvoir au quotidien.
L’équipe Madine France encourage donc les consommateurs à faire confiance aux différents labels de qualité nationaux et européens pour aiguiller leurs choix et ainsi favoriser des modes de consommation plus soutenables.

Labels de qualité européens : quels sont-ils ?

L’Union Européenne dispose de ses propres labels de qualité qui visent à garantir justement la qualité et la provenance de produits fabriqués dans les pays membres de l’Union. Inutile de présenter la très fameuse « Appellation d’’Origine Protégée » ou AOP, label européen figurant au dos des produits dont l’intégralité des étapes de fabrication ont eu lieu au sein de la même zone géographique. Ces étapes regroupent la production, la transformation et l’élaboration du bien en question. L’AOP permet ainsi à pas moins de 470 produits français de se faire une place de renom sur les étals des supermarchés européens. Où que vous soyez en Europe, vous trouverez éventuellement dans les rayons des magasins du roquefort français AOP, du comté, du beurre, de la crème…Mais les produits laitiers ne sont pas les seuls à bénéficier de ce label de qualité, qui constitue une référence absolue dans l’univers de la certification.
En effet, vous avez déjà dû entendre parler des inimitables noix de Grenoble, du poulet de Bresse, du riz de Camargue, des pommes du Limousin et tant d’autres. Ces produits contribuent au rayonnement de la gastronomie française à l’international, et sont les symboles du terroir français et du savoir-faire de nos producteurs et éleveurs. Ils sont un gage de qualité incontestable pour le consommateur, qui pourra repérer les produits où qu’il soit grâce au logo facilement reconnaissable qui figure sur l’emballage du produit.
Mais vous devez certainement avoir en tête de nombreuses associations de produits et de pays européens : la Mozzarella italienne, la Feta grecque, le Gruyère suisse…Ce n’est pas pour rien, puisque ces derniers disposent aussi du label de qualité AOP sur leur emballage respectif. Ils reflètent également la culture et l’identité de leur pays d’appartenance et ont un grand rôle à jouer dans la diffusion de leur gastronomie nationale auprès de leurs voisins européens et à l’international.

Le rôle des labels de qualité - AOP

Le deuxième label de qualité européen que l’on peut mentionner et qui jouit également d’une grande notoriété est l’Indication Géographique Protégée ou IGP. Sa principale différence avec sa cousine l’Appellation d’Origine Protégée ? L’IGP désigne un produit dont non pas toutes les étapes mais au moins une d’entre elles a été réalisée dans une même localisation géographique. Elle constitue elle aussi une garantie de qualité et une indication précieuse pour les consommateurs durant leurs achats. Voici quelques exemples de produits tirés directement de notre terroir français et qui disposent de ce label de qualité : les pruneaux d’Agen, les clémentines de Corse, le jambon de Bayonne, les citrons de Menton…
Comme pour l’AOP, l’IGP concerne également un large panel de produits étrangers : pas loin de 800 références sont protégées par ce label de qualité. Certains vous sont probablement très familiers : le vinaigre balsamique de Modène, la noisette du Piémont, le thym de Provence, les volailles de Loué ou des Landes et de nombreux autres. Les deux champions européens qui figurent en tête du classement sont la France et l’Italie avec respectivement 144 et 130 produits référencés IGP au sein de l’Union Européenne.

Ensuite, un peu moins fréquent est le label STG, qui signifie Spécialité Traditionnelle Garantie. Il s’agit d’un produit fabriqué suivant une recette ou un mode de production traditionnel. Contrairement aux deux labels de qualité précédemment mentionnés, la STG n’a pas de lien avec la localisation géographique, le produit en question peut donc avoir été fabriqué ou que ce soit. Plus précisément, l’Union Européenne établit que la Spécialité Traditionnelle Garantie doit répondre à au moins un des deux critères suivants : la façon dont elle a été produite, transformée ou composée doit être traditionnelle ; ou bien, elle doit être composée d’ingrédients et de matières premières traditionnellement utilisés. Alors qu’est-ce que l’on entend ici par « tradition » ? Toutes ces étapes de fabrication doivent avoir été transmises de générations en générations depuis au moins 30 ans, pour refléter un savoir-faire familial ou traditionnel effectif et crédible.
Ce label de qualité est moins fréquemment utilisé puisque seulement 81 produits européens en bénéficient. En France, il s’agit des inimitables « moules de Bouchot » et du « Berthoud », une spécialité haut-savoyarde à base d’Abondance. En Italie, la pizza napolitaine est une Spécialité Traditionnelle Garantie. La bière « La Vieille Gueuze » en est une également en Belgique.

Enfin, l’Europe est aussi à l’origine du label de qualité Eurofeuille. C’est l’équivalent européen du très fameux « Agriculture Biologique » ou AB que l’on voit figurer sur nos produits français. Depuis 2010, tous les produits européens issus de l’agriculture biologique et respectant la règlementation bio européenne créée par l’UE sont dans l’obligation de le faire apparaitre sur leurs emballages. Si ce label de qualité a été rendu obligatoire et si toute une règlementation a été créée au niveau européen, c’est avant tout en vue d’une harmonisation des critères et du maintien d’une certaine crédibilité au-delà des frontières nationales.
Ainsi pour soutenir le commerce en Europe et entretenir la confiance des consommateurs, l’Union Européenne a établi un ensemble de règles relativement intransigeantes : les produits bio européens doivent conserver la fertilité des sols, respecter le bien-être animal, protéger la biodiversité, bannir l’utilisation d’OGM, réduire autant que possible celle des produits chimiques de synthèse…En définitive, ce label de qualité doit figurer sur les denrées qui comportent au moins 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique.
Il serait difficile d’établir une liste d’exemples ici dans la mesure où chaque produit, quel qu’il soit, existe aujourd’hui en version biologique. En outre, des chaines de supermarchés entièrement dédiées au bio se font maintenant concurrence et où chaque produit est certifié Eurofeuille et/ou AB.
Le label de qualité Eurofeuille est un véritable gage de transparence. A chaque fois que vous le verrez figurer sur vos produits, vous trouverez aussi obligatoirement le numéro de code relatif à l’organisme certificateur, le lieu de production des matières premières avec lesquelles le produit a été élaboré comme « Agriculture UE » ou bien « non UE » et pour finir le ou les logos d’autres labels de qualité nationaux ou privés en complément de celui de l’UE. En France par exemple, il n’est pas rare de voir des produits sur lesquels apparaissent à la fois le logo bio européen, autrement dit Eurofeuille, mais aussi le logo AB spécifique à la France.

Labels de qualité nationaux : quels sont-ils ?

Au niveau national, certains produits peuvent se démarquer de leurs concurrents notamment grâce aux trois labels de qualité suivants : « Agriculture Biologique » (AB), « Appellation d’Origine Contrôlée » (AOC) et « Label Rouge ».
Comme mentionné précédemment, le label de qualité « AB » est l’équivalent national de l’Eurofeuille. Et à l’image de cette dernière, il permet d’identifier les produits fabriqués avec au minimum 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, sans OGM (bien qu’une présence extrêmement faible puisse être tolérée) et dont la certification est placée sous le contrôle d’un organisme officiel reconnu par les pouvoirs publics français.
En ce sens, il garantit le respect non seulement de la règlementation en vigueur en France mais aussi de la règlementation biologique européenne. Néanmoins, il concerne parfois certains produits biologiques qui obéissent à un cahier des charges français, et non européen, c’est là sa différence avec son homologue européen l’Eurofeuille. Par ailleurs, c’est le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en France qui le délivre. Ainsi, certaines productions biologiques pourront voir figurer sur leurs emballages soit l’Eurofeuille, soit AB, soit les deux, le label de qualité AB étant facultatif.
Quoi qu’il en soit, la mention AB reste une marque extrêmement reconnue des consommateurs et dont l’influence n’est plus à prouver. C’est un guide de choix qui oriente les préférences des individus au cours de leurs achats.

Vient ensuite l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), label de qualité français également. Il répond aux mêmes critères que l’AOP européenne présentée ci-dessus, mais se limite aux frontières de notre territoire. En France, c’est l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) qui contrôle l’attribution de ce label de qualité à travers la validation d’un cahier des charges précis.
En écho à l’AOP, il s’agit d’un label alimentaire qui repose avant tout sur le concept de « terroir », notion qui confère aux produits toute leur typicité.
Bien souvent, on fait référence à une zone géographique spécifique au sein de laquelle un savoir-faire intergénérationnel relatif à un mode de production s’est développé au fil du temps. Ainsi, l’authenticité d’un produit est obtenue grâce à l’interaction d’un milieu physique et biologique et de facteurs humains qui le modifient.
L’AOC est en réalité une étape vers l’obtention de l’AOP, mais une fois l’AOP obtenue, le produit ne peut plus faire figurer les deux logos sur son emballage. Il devient définitivement un produit « Appellation d’Origine Protégée » répondant aux critères européens, là ou les produits biologiques pouvaient au contraire faire figurer les deux labels de qualité (national et européen).
Le vin, quant à lui, dispose d’un régime un peu particulier. Il conserve souvent la dénomination AOC, même s’il répond aux critères européens. C’est pour éviter la confusion et soutenir la filière que cette réforme a été établie en 2004 par le ministre de l’Agriculture de l’époque Hervé Gaymard. Face à une complexité grandissante concernant les étiquettes des vins et une concurrence internationale toujours plus rude, il a été décidé de conserver deux catégories : les vins de terroir, autrement dit les vins AOC ; et les vins capables de faire face à cette concurrence grâce à la renommée de leur cépage par exemple. Ainsi, le Chardonnay est internationalement reconnu et n’est pas forcément porteur du label de qualité « AOC ». La simple mention « Chardonnay » sur son étiquette suffit à convaincre toutes les catégories de consommateurs.

Le label de qualité national « Label Rouge » est quant à lui une vraie spécificité française dans la mesure où il n’a pas d’homologue européen contrairement aux autres labels de qualité. Il met à l’honneur un produit français dont la qualité se veut supérieure à celle des autres produits similaires habituellement commercialisés. Par conséquent, un produit Label Rouge se distingue par son mode production, par son image auprès des consommateurs et par ses propriétés gustatives ou olfactives.
Comme les précédents labels de qualité, il répond aux exigences d’un cahier des charges spécifique contrôlé par l’INAO et dont la certification doit également être effectuée par un organisme reconnu. En outre, afin de s’assurer du maintien de la qualité supérieure d’un produit Label Rouge dans le temps, de nombreuses analyses comparatives sont réalisées. Il s’agit de tests sensoriels réguliers des produits Label Rouge et de comparaisons à d’autres denrées similaires dans le but de confirmer ou d’infirmer la qualité gustative du produit Label Rouge.
Pour finir, il convient de préciser qu’un produit peut combiner la mention Label Rouge et Spécialité Traditionnelle Garantie, ou bien Label Rouge et Indication Géographique Protégée, mais pas Label Rouge et Appellation d’Origine, qu’elle soit Contrôlée ou Protégée.

Le rôle des labels de qualité - label rouge